Des gardiens de réunion...
Je suppose que c'est pareil dans toutes les entreprises, mais chez nous on passe beaucoup de temps en réunions. Non seulement elles sont nombreuses, mais elles ne se passent pas toujours très bien...
Je ne sais pas si c'est une méthode répandue, mais pour essayer d'y remédier il a été décidé que trois personnes seraient désignées en début de réunion, avec pour chacune la tâche de faire respecter une règle.
Il y a donc :
  • un gardien du cadre, pour éviter de sortir du sujet.
  • un gardien du temps, pour respecter l'horaire prévu.
  • un gardien de la bienveillance, pour éviter que les gens s'engueulent que le débat reste courtois :-)

Et comme mon chef sait que j'aime faire des copeaux, il m'a demandé si je voulais bien réaliser des objets pour symboliser chacun de ces rôles de gardiens.

(Bon, moi j'aurais bien une idée nettement plus efficace : faire moins de réunions, mais je ne suis pas chef, et j'aime faire des copeaux, alors j'ai accepté le challenge.)

  • Pour le gardien du cadre : c'est facile ! Ce sera tout simplement un... cadre !
  • Pour celui du temps, il est évident aussi qu'il faut fabriquer une horloge.
  • Pour la bienveillance, un coeur... Non, ça fait trop gnangnan... Après mûre réflexion, l'idée du smiley s'impose !
Les idées trouvées, passons à la réalisation.
Il faut des bois aux couleurs contrastées. J'opte pour l'érable en bois principal, pour sa teinte très claire, et le bois le plus foncé que j'ai pu trouver dans mon petit atelier, c'est une chute d'iroko.
C'est la première fois que je travaille de l'érable.
J'avais un peu hésité avec le frêne, qui est aussi très clair, mais (sans tirer une généralité à partir d'une seule pièce de bois) apparemment l'érable se travaille mieux, il semble avoir moins de contrefil.
Les pièces en iroko destinées aux incrustations, étant fines, je me fabrique un gabarit en réalisant une entaille à la bonne épaisseur dans une chute, à l'aide de la guimbarde.
Et voilà, il suffit de raboter tout ce qui dépasse...
Je refends une des pièces d'érable, afin d'obtenir la bonne section pour les éléments du cadre.
Tous les éléments sont rabotés, le contraste entre des deux bois est satisfaisant.
Dans les pièces qui constitueront le cadre, réalisation d'une feuillure avec le rabot idoine : le Stanley 78.
Du côté opposé à la feuillure, réalisation d'une doucine.
L'outil employé est le Stanley 45.
Vue sur le fer employé pour réaliser la doucine.
Réalisation des coupes d'onglet avec la 352 Ulmia que j'ai restaurée récemment.
Voilà un outil qui ne sert pas souvent, mais qui est très pratique : la presse à cadre !
Pendant que le cadre colle, découpe à la scie à chantourner des pièces en iroko à incruster.
Mise en place des incrustations, pour tracer les parties à creuser.
Petite fantaisie esthétique, mais qui va aussi renforcer le cadre : je prépare des entailles à la scie à dos, pour incruster également des pièces en iroko dans les angles.
J'évide au ciseau.
Puis ajustage d'une chute d'iroko.
Évidement au ciseau pour les incrustations.
Les esprits observateurs auront constaté que pour l'axe des aiguilles et les deux yeux, je me suis facilité la vie en perçant au vilebrequin ;-)
Une fois les incrustations collées et arasées, découpe à la scie à chantourner des deux pièces rondes en érable.
Après ponçage des marques de sciage, deux couches de vernis transparent, et c'est terminé !
Voilà la raison pour laquelle le cadre est de forme rectangulaire et comporte une feuillure à l'arrière : c'est pour ranger les deux autres éléments dedans !

Je ne sais pas si ce sera vraiment efficace... Et puis, au moment où j'écris ces lignes, il me reste moins de 7 mois avant la retraite... Mais au moins je me suis bien amusé à fabriquer ces objets, et c'est ça le principal :-)
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