Un établi pour le petit-fils
Le petit-fils a deux ans et demi, et chaque fois qu'on passe à la cave prendre sa draisienne, il en profite pour demander à farfouiller dans ma caisse à outils....
J'ai donc décidé de lui fabriquer un établi à sa taille, plus quelques outils.
Dimensions : 500 mm de haut, plateau de 500 mm sur 300 mm.
Bois employés : pin Douglas pour le piètement, frêne pour le plateau et hêtre pour les tiges rondes.
Et comme d'habitude, réalisation uniquement à la main : l'électricité c'est juste pour la lumière !
Le piètement venant de la réutilisation du bois employé pour un échafaudage, découpe dans les chevrons de 50x70 mm.
Pour le débit du plateau dans le frêne, j'utilise le petit banc de sciage que je me suis fabriqué récemment.
C'est très pratique, la position de travail est confortable, et un genou sur le plateau suffit à immobiliser la pièce à scier.
J'aime beaucoup découvrir le dessin du bois petit à petit, sous la couche brute presque noire.
Sur cette photo, on voit nettement les passes du riflard en diagonale.
Contrôle de la planéité à l'aide des règles à bornoyer.
Les trois Stanley employés, le riflard est le n°5 au milieu.
Le plateau sera assemblé avec des fausses languettes. Ici, le creusage de la rainure avec un n°45.
Assemblage du plateau sur les dormants.
Pour la presse, on prend un bloc de frêne et une tige de 14 en hêtre, filetée en grande partie.
Quelques coups de ciseau plus tard...
Et voilà ! Le bloc comportant le taraudage sera incrusté à l'arrière du pied avant gauche de l'établi.
Un test de taraudage dans le douglas n'a pas été concluant, c'est trop tendre.
Derrière le pied avant gauche, il faut encastrer la pièce en bois dur taraudée, pour la presse.
Je fais ça au ciseau, mais surtout avec une de mes dernières acquisitions : une guimbarde Stanley 71 1/2.
Ce modèle a été fabriqué entre 1911 et 1924, mais il a tellement servi que le fer d'origine était inutilisable...
Heureusement, Veritas a eu la bonne idée de rendre les fers qu'il vend avec ses propres guimbardes, compatibles avec les Stanley.
Présentation à blanc de la presse, pour ajustage.
On distingue, en haut du pied, le tenon qui sera pris dans une mortaise du plateau.
Découpe des tenons à la scie à dos.
Une rainure dans les traverses basses avec le Stanley n°78, pour recevoir un fond en volige, qui servira de rangement.
Percement d'une série de trous dans le plateau.
Puis taraudage. Contrairement aux tarauds pour le métal, où il faut employer 3 tarauds successifs, dans le bois un seul suffit.
Enfin l'assemblage !
Le piètement est collé, et renforcé par des tourillons.
Les pieds en façade se prennent dans des mortaises. Il y a du jeu latéral pour les vis, pour permettre au plateau de bouger.
Quelques passes de rabot pour la finition du chant du plateau.
Fabrication d'un gabarit en carton pour les écrous.
Traçage de la série d'écrous.
Après percement et taraudage, la découpe des écrous.
Filetage d'une tige de hêtre de 14 mm.
La filière comporte un fer en V, incliné. On enfile la tige ronde dans le trou du couvercle (démonté ici) et on tourne...
Le fer entaille la tige, qui est simplement guidée par le filetage dans le bloc en hêtre.
Plutôt qu'un vrai marteau en métal, ou un tout en bois, j'ai opté pour un marteau en caoutchouc dur.
Pour cela, j'ai sacrifié un maillet de carreleur. La matière est dense et se découpe très bien.
Le petit marteau à côté d'un des miens, pour donner l'échelle.
Fabrication de la petite égoïne.
J'ai déjà une petite égoïne taille enfant. Elle coupe très bien mais ce n'est pas un objet à laisser utiliser sans surveillance.
Je m'en sers donc comme modèle.
Découpe de la poignée à la scie à chantourner.
Pour les dents, au lieu de faire une vraie dentition qui s'accrocherait partout, j'ai préféré sculpter les dents.
La lame en frêne fait 6mm d'épaisseur, je taille au ciseau la forme des dents de chaque côté, mais en laissant une bande de 2 mm au milieu.
L'égoïne en bois et son modèle.
Alors que le tournevis et la clef vont servir évidemment avec les vis et écrous, il fallait trouver une idée pour la scie...
Du coup, j'ai repensé aux Lego :-) Et j'ai fait un bout de bois qu'il pourra faire semblant de scier et désassembler.
Pour les écrous, même si on les manipule facilement à la main, il faut absolument une clef !
Je ressors ma bonne vieille Coulaux pour de nouvelles découpes dans un chevron raboté.
J'obtiens donc des lames rabotés sur 3 faces, il ne reste plus qu'à faire la dernière.
Le bloc du milieu est lui aussi à nouveau raboté sur les chants.
L'opération est répétée plusieurs fois, pour obtenir un petit tas de lames en pin.
La série de plaques en pin, percées à 16 mm.
Et voilà. Il pourra fixer les plaques sur l'établi, ou les assembler entre elles.
L'établi terminé, devant le mien.
Les deux ont été réalisés entièrement à la main. Mais c'était quand même nettement plus facile de fabriquer le petit à l'aide du grand, que pour le grand alors que je n'avais rien !
La panoplie d'outils.
Visiblement, il est content !
Il essaye même de se couper les jambes !
Ah mais les outils ça sert aussi quand le camion est en panne !
Et l'établi peut même se transformer en parking !
Mise à jour :
Un des outils, la clé, a nécessité une réparation.
Cliquer ici pour y accéder

Mise à jour :
L'établi a été construit il y a trois ans et demi, le petit bonhomme a maintenant six ans.
S'il utilise moins avec l'établi lui-même et les faux outils, il joue encore souvent avec les accessoires (plaques percées, vis et écrous).
C'est ce qui m'a décidé à en fabriquer d'autres, et ajouter des cubes pour augmenter les possibilités.
Le constructeur en pleine concentration...
Et le plaisir, partagé, est au rendez-vous !
Retour à la liste des réalisations